Elections régionales : interview de Dorothée Scheveneels (DéFI)

Quota de personnes handicapées dans les entreprises publiques et privées, formations accessibles à tous les handicaps, recherche de nouvelles activités pour les travailleurs d'entreprises de travail adapté... Dorothée Scheveneels (candidate DéFI aux régionales 2019) aborde ces sujets dans cette webvidéo réalisée quelques jours avant les élections.

Retransciption de l'interview :

1. Quota d’emploi de personnes en situation de handicap : comment le faire respecter dans les entreprises publiques ? 

Alors il y a effectivement des quotas qui ont été décidés via une ordonnance. On constate aujourd’hui qu’au niveau de la région bruxelloise les organismes ne remplissent pas cette obligation et ces quotas. Et donc pour nous c’est vraiment problématique. Par ailleurs, on sait aussi que des personnes ne veulent pas qu’on les reconnaisse comme ayant un handicap, cela reste de la responsabilité individuelle aussi de chaque individu de pouvoir se déclarer avec un handicap. Surtout ceux qui sont invisibles : il y en a qui sont visibles, qu’on voit directement et d’autres qui ne le sont pas. Et donc on a vraiment envie que chaque organisme public puisse atteindre ces objectifs là de manière aussi volontaire et qu’on puisse aussi vraiment veiller à cela. Parce que si on oblige c’est la question de la sanction, si on ne le fait pas et aujourd’hui ces questions-là sont encore à discuter, à trancher, à travailler et à instruire. Et donc on a vraiment envie de travailler sur une manière dynamique où les gens s’impliquent dans le travail pour les personnes qui ont un handicap.

Faut-il imposer un quota aux entreprises privées (comme en France, Allemagne, Luxembourg...) ?

Il faut bien déterminer par ce qu’on entend dans entreprise : qu’est-ce qu’une entreprise, à partir de combien de personnes c’est une entreprise ? Quels sont ses besoins ? Quels sont les quotas en fonction de quoi ? Qu’est-ce… ? Il y a pas mal de critères qui sont à bien préciser, à instruire, à questionner, pour pouvoir vraiment avoir une efficacité de la mesure. Par ailleurs, aujourd’hui, les entreprises qui ont en objet le développement économique peuvent maintenant bénéficier des aides relatives à l’expansion économique, et donc pouvoir adapter les postes de travail aux besoins de la personne qui est en situation de handicap et c’est un incitant supplémentaire qui permet en tout cas de développer le travail pour ces personnes.

2. Comment rendre les formations plus accessibles pour tous les types de handicap (mental notamment) ?

Alors on peut se réjouir que la mesure cadre du plan de formation 2020 qui a été adoptée sous cette législature par Didier Gosuin prévoit le doublement du nombre de places de formation pour les personnes en situation de handicap. Alors après c’est de nouveau une première étape et elle n’est pas suffisante. Donc il y a vraiment tout un travail à faire pour permettre à l’ensemble des personnes, en fonction de leur handicap, d’avoir accès à des formations spécifiques. Que ce soit en entreprise de travail adapté, en alternance je dirais, et ça se développe déjà en enseignement secondaire aussi en formation professionnelle en alternance. Ce sont tous des dispositifs qui sont mis en place pour permettre l’accompagnement des personnes. Ce qui existe aujourd’hui c’est une base mais ce n’est pas suffisant, il faut continuer à œuvrer pour ça, continuer à développer tant les dispositifs au niveau pédagogique qu’au niveau infrastructures aussi, puisqu’il y a pas mal de lieux de formation aujourd’hui qui ne sont pas encore accessibles aux personnes en fauteuil roulant par exemple. Et donc ça c’est vraiment problématique et donc il y a tout ce travail là à faire. Et puis, en fonction de la formation qui doit être choisie. On peut travailler sur différents plans et différents niveaux. Il y a le plan Handistreaming aujourd’hui, on peut se réjouir que tous les opérateurs se réunissent chaque année, travaillent ensemble de manière concertée. Ca n’a peut-être l’air de rien mais c’est un vrai premier pas pour pouvoir travailler ensemble et appréhender toutes les situations problématiques.

3. Comment soutenir la recherche de nouvelles activités pour les travailleurs en situation de handicap (dans les ETA) ?

Pour nous c’est très vaste comme question, c’est vraiment une logique de la structure et de l’entreprise de travail adapté de pouvoir développer différents projets. Mais ça va dans l’innovation, au niveau numérique, que ce soit aussi au nouveau de tout ce qui est la valorisation. On parle beaucoup de ces nouveaux métiers de valoristes, je pense aussi que ce sont des pistes qu’on peut développer au niveau des entreprises de travail adapté, mais ça dépend vraiment de l’objectif qu’elle vise. Par exemple - pourquoi pas ? - mettre en place une ordonnance comme celle dans l’économie sociale qui a été mise en œuvre, en créer une qui est similaire au niveau des entreprises de travail adapté en déterminant bien l’objectif qui est poursuivi : est-ce que c’est une activité économique ou est-ce que c’est une activité sociale et d’insertion ? Ce qui est quand même relativement différent...

Lire le programme de DéFI pour les élections régionales 2019 de la Région de Bruxelles-Capitale.

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